les temps changent

Publié le par thact

La polyvalence

Être infirmier en psychiatrie était signe de polyvalence complète !
Non seulement il fallait prendre en charge des patients comme l’on dit,mais également assurer un niveau de vie à la hauteur des capacités des personnes dont nous avions la charge  suivant leurs possibilités.
Inutile de parler pour certaines personnes de sortie de « l’hôpital » où elles étaient entrées un jour, car elles seraient bien incapables pour certaines de ne pas vivre assistées en permanence. Donc il fallait non seulement assurer un certain niveau d’autonomie ,et dans ce dessein bien des taches nous étais attribuées en plus dans notre fonction.
Considérer la personne dans sa globalité - en tant qu'être bio-psycho-socio-spirituel - et l’accompagner.
Donc le dimanche accompagnement à la messe par exemple était un rituel immuable ,faire venir le prêtre à la demande du patient,passage du procureur de la république auquel le patient devait demander par écrit un rendez-vous, s’il souhaitait le rencontrer, rencontre d’un expert, accompagner sur une tombe, à un enterrement, à un match sportif, sous la responsabilité d’un infirmier ou infirmière ou plusieurs suivant les cas étaient des taches complémentaires de la fonction.
Qui aurait pu penser qu’une fonction d’infirmier était aussi grande !
Mais il avait aussi les relations extra hospitalières à assurer,divers problèmes ,logement, employeur,famille et visites,heureusement les assistantes sociales ont pris une partie de ces taches au personnel soignant, ce qui lui a permis de pouvoir en assumer d’autres encore plus lourdes de responsabilités !
L’infirmir(ere)fait appel à différentes interventions qui sont exécutées de façon indépendante ou en collaboration avec d'autres professionnels de la santé et qui doivent s'inscrire dans le cadre législatif et déontologique fixant les limites de l'autonomie de l'infirmier. Celles-ci sont argumentées et consignées dans la démarche de soins infirmiers.
Voilà le mot est lâchée démarche infirmière !
Déterminer les dépendances réelles ou potentielles de la personne pour satisfaire ses besoins fondamentaux ;
 Déterminer les causes de ces dépendances (qu'elles soit de type pathologique ou non) seul ou en collaboration (avec notamment le médecin) ;
 Déterminer les besoins de la personne avec sa participation, en fonction de sa maladie ou de sa souffrance ;
Interventions techniques :
Élaboration de la démarche de soins infirmiers avec pose d'un diagnostic infirmier prédominant ;
 Pose d'objectifs de soins en fonction du diagnostic infirmier retenu et des données médicales, constituant le projet de soins de la personne ;
   Élaboration d'actes de soins, seuls ou en collaboration avec l'équipe pluri-disciplinaire, en accord avec la personne et en fonction de ses ressources ;
Interventions d'évaluation
Évaluation des résultats escomptés au fil de la prise en soins de la personne ;
 Réactualisation du projet de soins en fonction de l'atteinte ou non des résultats escomptés.
Et pendant que l’on s’escrime à calculer tout cela le patient se retrouve coupé de sa relation privilégiée avec le soignant,le patient ne comprend plus ,l’infirmier lui s’il comprend que sa responsabilité est de plus en plus engagée, qu’il doit rendre des comptes, alors qu’avant on constatait le bien être du patient qui confirmait une bonnne prise en charge.
 Soins et procédés visant à assurer l'hygiène de la personne et de son environnement ;
Surveillance de l'hygiène et de l'équilibre alimentaire ;
Dépistage et évaluation des risques de maltraitance ;
Aide à la prise des médicaments .
Vérification de leur prise .
Surveillance de leurs effets et éducation du patient ;
 Recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la connaissance de l'état de santé de la personne et appréciation des principaux paramètres servant à sa surveillance : température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume de la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de défense cutanée, observations des manifestations de l'état de conscience, évaluation de la douleur ;
 Réalisation, surveillance et renouvellement des pansements non-médicamenteux ;
 Réalisation et surveillance des pansements et des bandages autres que ceux qui sont mentionnés à l'article R. 4311-7 ;
Prévention et soins d'escarres
 Recueil des données biologiques obtenues par des techniques à lecture instantanée suivantes :
 Urines : glycosurie acétonurie, protéinurie, recherche de sang, potentiels en ions hydrogène, pH ;
 Sang : glycémie, acétonémie ;
  Entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec orientation si nécessaire ;
  Aide et soutien psychologique ;
  Observation et surveillance des troubles du comportement.
Entretien d'accueil du patient et de son entourage ;
  Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe ;
  Surveillance des personnes en chambre d'isolement ;
  Surveillance et évaluation des engagements thérapeutiques qui associent le médecin, l'infirmier ou l'infirmière et le patient.
Voilà tout ce que l’on faisait habituellement ne change pas, la seule chose c’est qu’il faut passer un certain temps pour le faire c’est à dire que tout est chronométré !
Comment faire comprendre qu’une injection prescrite par un médecin ne pourra ce faire qu’en une ou deux heures en psychiatrie  !Alors que le temps qui vous est imparti en soins généraux est de moins de cinq minutes ! les technocrates ne sont pas des gens de terrain,ils arrivent sans aucune compétence si ce n’est que celle de gérer ,de rentabiliser,d’organiser de planifier ,sans aucune sensibilité à la prise en charge d’une personne à soigner .


Publié dans histoire de choix

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